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mardi 8 février 2011

Traditions a Djerba


L’île connaît une multitude de costumes traditionnels et de bijoux typiques157. Durant longtemps, le métier de bijoutier était exercé exclusivement par les habitants juifs de l’île. Il existe également des chapeaux caractéristiques de certains villages (comme Guellala et Sedouikech)158, une musique typique longtemps exécutée par des musiciens et chanteurs en majorité noirs100, une gastronomie variant d’un village à l’autre, des accents divers voir des rites religieux différents. Jusqu’à récemment, les différents groupes ethniques et religieux ne se mariaient pas entre eux alors que les relations entre les différents groupes étaient affables. Le mariage endogame a été pendant des siècles le plus commun sur l’île et le reste toujours dans les campagnes122.

Chez certains Djerbiens de rite ibadite, la jeune fille qui jeûne durant le ramadan pour la première fois (en principe dès qu’elle devient pubère) est reçue à dîner par les parents et amis pendant tout le mois du ramadan et reçoit des cadeaux destinés à son trousseau de mariage (coupons de tissu, draps, etc.).

L’une des conditions du mariage musulman est le paiement d’une dot par le futur époux ou sa famille à la future épouse. Au Moyen-Orient, cette dot comprend deux parties : l’une payée au moment du mariage, appelée mokkadam, et l’autre appelée moakhar est la plus importante et payée en cas de divorce. En Tunisie, la dot est normalement payée en entier au moment du mariage et, à Djerba, elle sert pour préparer le trousseau de la mariée (linge et vêtements notamment). La dot est d’autant plus élevée que la jeune fille est jolie et issue d’une famille importante159. Après l’indépendance de la Tunisie en 1956, une grande campagne est menée pour réduire la dot à une somme symbolique et, au début des années 1960, des Djerbiennes se marient avec une dot symbolique d’un dinar.

Djerba connaît deux personnages traditionnels importants qui sont en général des hommes noirs. Le premier, tengam, vient réveiller les habitants pendant les nuits du ramadan pour prendre le dernier repas avant le début du jeûne. Il y a plusieurs tengam sur l’île, qui vont de maison en maison battre leur tbal et chanter goumou le s’hourkoum. Le quinzième jour de ce mois, les Djerbiens les attendent pour leur offrir des f'tair (larges beignets) et des zlabias. Le jour de l’Aïd el-Fitr, ils repassent pour recevoir de l’argent160. Quant au deuxième, appelé boussadia161, c’est un personnage typiquement africain portant masque, peaux d’animaux ornées de petits miroirs et de rubans multicolores, il passe de maison en maison, souvent accompagné d’un enfant habillé comme lui, pour chanter et danser au son de petites cymbales en fer de forme ovale. Ce spectacle constitue une distraction pour laquelle les gens lui offrent de l’argent

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