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mardi 8 février 2011

Djerba Architecture et urbanisme

Organisation de l’espace
Les Djerbiens, ayant eu à subir des attaques répétées venant de la mer tout au long de leur histoire, se sont éloignés des côtes et dispersés dans la campagne à l’intérieur de l’île45. Le bâti est donc, en général, isolé et dispersé ; il se structure selon une organisation hiérarchique de l’espace basée sur le menzel, terme signifiant « maison » en arabe littéral et décrivant les espaces résidentiels et fonctionnels dans lesquels vivent les familles. Celui-ci constitue la cellule de base de l’habitat fédéré autour de la mosquée


La campagne djerbienne frappe par son silence, souligné par plusieurs visiteurs célèbres, dont Simone de Beauvoir qui a déclaré que « c’est l’endroit le plus silencieux du monde »47.

Le développement du tourisme sur l’île dès les années 1960 a toutefois engendré une modification dans l’organisation traditionnelle de l’espace : ce phénomène semble avoir amoindri l’espace central de Djerba au profit d’une partie des côtes8. Beaucoup de champs ont été abandonnés : une enquête datée de 1963 estime déjà à 7 000 hectares la superficie des terres en friche sur un total de 39 000 hectares cultivables, soit près du cinquième du potentiel agricole ; les menzels abandonnés ou en ruines sont alors nombreux48. En effet, les jeunes préfèrent des activités moins pénibles et plus lucratives que l’agriculture49 et la main d’œuvre locale représente un coût que le rendement agricole ne justifie que dans de rares cas (en présence de nappes d’eau douce ou à basse salinité). Le centre reste donc marginalisé économiquement et à l’écart des principales voies de communication, même si plusieurs routes sont goudronnées au cours des années 1990 et si le phénomène n’est pas propre à Djerba. Néanmoins, cette partie centrale tend à être partiellement revalorisée par les habitants qui y construisent des résidences principales de type pavillonnaire8.

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