Le menzel est formé d’une ou de plusieurs unités d’habitation (houch) et de vergers, champs ou atelier de tissage, greniers, huilerie (souvent souterraine)50, puits et citerne. Entouré de hautes levées de terre (tabia), il est organisé selon un principe défensif46. D’une façon générale, le houch abrite trois générations51. Il prend une forme carrée ou rectangulaire et ne comporte pas de fenêtres sur l’extérieur, celles-ci ouvrant normalement sur la cour intérieure52. Autour de la cour, s’articulent deux à quatre pièces plus ou moins grandes qui peuvent se diviser au moyen de cloisons internes, de portes ou de simples rideaux (kella) et comprendre des sedda ou doukkana (alcôves en général surélevées utilisées comme chambre à coucher), des magsoura (petites chambres) et des mesthan (petites salle de bains sans WC). La skifa, située à l’entrée, est la pièce qui réunit les habitants et sert à recevoir les voisins et les visiteurs les moins importants. Pour les visiteurs de marque, les familles aisées disposent en général d’un makhzin dhiafa indépendant ou rattaché au houch et donnant souvent sur l’extérieur53.
Il y a également la zone cuisine et toilette avec le khouss (construction en tronc et branches de palmier)54, le matbakh (cuisine), le houch el bir — puits à eau en général saumâtre qui sert aux travaux ménagers hormis la lessive — et le knif ou mihadh (WC). Autrefois, les garçons qui se mariaient obtenaient leur propre pièce dans le houch parental. Dans certaines localités, ces pièces comportent une ghorfa (seule pièce avec de petites fenêtres donnant sur l’extérieur), qui sert pendant la saison chaude de chambre à coucher55 ; surélevée, on y accède par un escalier intérieur raide et sans rampe. L’utilisation de voûtes et de coupoles est très courante et permettrait de lutter contre la chaleur. L’ameublement est en général simple et austère : des matelas souvent posés directement sur des nattes (h'sira) ou sur des estrades ou banquettes en maçonnerie (sedda ou doukkana), des coffres ou de grosses jarres54 pour ranger le linge, des marfaa (sorte de portemanteaux), des sofra ou mida, sorte de tables à manger basses car on mangeait assis, les jambes croisées, sur des nattes ou des matelas bas appelés gaada. Les réserves alimentaires étaient conservées dans de grosses jarres en terre cuite (khabia, tass ou zir) fabriquées depuis des millénaires dans le village de Guellala56,57. La grande majorité de la vaisselle djerbienne provient également de ce même village.
Compte tenu de la faible pluviométrie (moins de 250 mm par an) et donc de la rareté de l’eau potable, les Djerbiens ont pris l’habitude de construire des citernes (impluviums) qu’ils appellent feskia ou fesghia54 — en général souterraines, de forme rectangulaire ou carrée et situées à l’extérieur du houch — et des majen ou majel — qui prennent la forme d’une grande carafe évasée construite le plus souvent dans la cour intérieure du houch — pour la collecte des eaux de pluie58. Les majen et les feskia reçoivent l’eau de pluie recueillie sur les toits des habitations, leurs terrasses ou cours, espaces passés à la chaux vive (jir) tous les ans avant la saison humide afin de garantir une certaine hygiène. Ce système de collecte d’eau pluviale existait déjà à Djerba à l’époque romaine, de grandes citernes ayant été découvertes à Meninx. En 1967, on a estimé à près de 1 000 000 m2 la surface totale des impluviums à Djerba59.
Léon l'Africain, cité par Salah-Eddine Tlatli60 donne au XVIe siècle une description de l’habitat et de l’activité de Djerba qui est très proche de la situation des années 1960 : « Gerba est une île prochaine de terre ferme [...] garnie d’une infinité de vignes, dattes, figues, olives et autres fruits. En chacune des possessions est bâtie une maison, et là habite une famille à part, tellement qu’il se trouve force hameaux mais peu qui aient plusieurs maisons ensemble. Ce terroir est maigre, voir qu’avec si grand labeur et soin qu’on puisse mettre à l’arroser avec l’eau de quelques puys profons... ».
Il y a également la zone cuisine et toilette avec le khouss (construction en tronc et branches de palmier)54, le matbakh (cuisine), le houch el bir — puits à eau en général saumâtre qui sert aux travaux ménagers hormis la lessive — et le knif ou mihadh (WC). Autrefois, les garçons qui se mariaient obtenaient leur propre pièce dans le houch parental. Dans certaines localités, ces pièces comportent une ghorfa (seule pièce avec de petites fenêtres donnant sur l’extérieur), qui sert pendant la saison chaude de chambre à coucher55 ; surélevée, on y accède par un escalier intérieur raide et sans rampe. L’utilisation de voûtes et de coupoles est très courante et permettrait de lutter contre la chaleur. L’ameublement est en général simple et austère : des matelas souvent posés directement sur des nattes (h'sira) ou sur des estrades ou banquettes en maçonnerie (sedda ou doukkana), des coffres ou de grosses jarres54 pour ranger le linge, des marfaa (sorte de portemanteaux), des sofra ou mida, sorte de tables à manger basses car on mangeait assis, les jambes croisées, sur des nattes ou des matelas bas appelés gaada. Les réserves alimentaires étaient conservées dans de grosses jarres en terre cuite (khabia, tass ou zir) fabriquées depuis des millénaires dans le village de Guellala56,57. La grande majorité de la vaisselle djerbienne provient également de ce même village.
Compte tenu de la faible pluviométrie (moins de 250 mm par an) et donc de la rareté de l’eau potable, les Djerbiens ont pris l’habitude de construire des citernes (impluviums) qu’ils appellent feskia ou fesghia54 — en général souterraines, de forme rectangulaire ou carrée et situées à l’extérieur du houch — et des majen ou majel — qui prennent la forme d’une grande carafe évasée construite le plus souvent dans la cour intérieure du houch — pour la collecte des eaux de pluie58. Les majen et les feskia reçoivent l’eau de pluie recueillie sur les toits des habitations, leurs terrasses ou cours, espaces passés à la chaux vive (jir) tous les ans avant la saison humide afin de garantir une certaine hygiène. Ce système de collecte d’eau pluviale existait déjà à Djerba à l’époque romaine, de grandes citernes ayant été découvertes à Meninx. En 1967, on a estimé à près de 1 000 000 m2 la surface totale des impluviums à Djerba59.
Léon l'Africain, cité par Salah-Eddine Tlatli60 donne au XVIe siècle une description de l’habitat et de l’activité de Djerba qui est très proche de la situation des années 1960 : « Gerba est une île prochaine de terre ferme [...] garnie d’une infinité de vignes, dattes, figues, olives et autres fruits. En chacune des possessions est bâtie une maison, et là habite une famille à part, tellement qu’il se trouve force hameaux mais peu qui aient plusieurs maisons ensemble. Ce terroir est maigre, voir qu’avec si grand labeur et soin qu’on puisse mettre à l’arroser avec l’eau de quelques puys profons... ».
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